L’image fait le tour de la toile : Sadio Mané, torse nu, en train de faire de rudes épreuves physiques, en compagnie d’un autre footballeur, dans un terrain à Majorque, en Espagne. Ce même homme a été aperçu, la semaine dernière, aux côtés du Lion de la Téranga, à Munich, lors de la signature au Bayern d’un contrat de trois ans. Après investigations, il ressort qu’il s’agit de Désiré Sègbè-Azankpo, de nationalité béninoise. Il n’est ni membre du staff de Sadio Mané, encore moins membre de sa famille, mais « un ami et frère », avec qui il a cheminé pendant longtemps. Pensionnaires de Génération foot, entre 2009 et 2011, Sadio Mané et Désiré Sègbè-Azankpo ne se quittent presque pas. Ce, en dépit du grand écart qui sépare leur carrière respective. « Sadio, c’est mon meilleur ami, mon frère. En fait, ça dépasse les limites de l’amitié, parce qu’on revient de loin.
On s’est connu à Génération Foot pendant la saison 2009-2010. Et à l’époque, les installations n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui. On vivait dans des conditions précaires », avait déclaré le joueur du Dinamo Bucarest (première division roumaine), à quelques jours de la finale de la dernière Can (remportée par le Sénégal). Formé au centre Bénin Foot académie de Cotonou, Désiré a déménagé en 2009, pour intégrer le centre Génération foot de Dakar où il a rejoint Sadio Mané. En plus d’être complice en dehors du terrain, les deux amis étaient aussi deux des meilleurs attaquants du centre. Le professionnel béninois considérait le natif de Bambaly comme un « protecteur ». « Sadio me défendait quand certains se moquaient de moi »« Il est arrivé un peu avant moi à Génération Foot. Et ça parlait beaucoup wolof (langue parlée principalement au Sénégal et en Mauritanie, ndlr), mais je ne maîtrisais pas. Sadio me faisait la traduction, et quand certains se moquaient de moi – sans être méchants, car il n’y avait que des bons gars là-bas – il me défendait. Il a toujours été comme ça, et on était tout le temps ensemble, collés», témoigne-t-il, indiquant que « sur le terrain comme dans la vie, ça s’est fait naturellement. Et ça marchait tellement bien quand on jouait… Lui, il était à la passe, et moi à la finition”.
Désiré Sègbè-Azankpo rappelle que le Fc Metz a eu vent de cette amitié, et ils les ont mis dans la même chambre quand ils ont rejoint le centre de formation. « Il est arrivé un peu avant moi, puis il s’est blessé et moi aussi derrière… donc on n’a pas beaucoup joué ensemble là-bas. Metz voulait pourtant nous associer, et ça reste l’un des plus grands regrets de ma carrière… ». A noter, toutefois, que la carrière de Segbe Azankpo a failli prendre fin avant même de démarrer. A une certaine période de sa jeune carrière, le Béninois enchaînait les blessures et voyait sa progression stoppée de façon brutale. Les médecins lui ont même dit qu’il ferait mieux d’abandonner son rêve de jouer au football compte tenu de la gravité de ses blessures. Cependant, Azankpo n’a jamais abdiqué ! «Je me blessais et les spécialistes m’ont dit que c’est fini. Alors, je leur ai demandé s’ils étaient Dieu ? Sans vous mentir, je suis rentré chez moi, j’ai prié et j’ai bossé comme un fou et aujourd’hui, Dieu m’a récompensé. Aujourd’hui, je suis sur pied, je cours, je joue et ça c’est déjà une très bonne victoire.», a-t-il révélé sur l’Ortb, la télévision béninoise. Malgré cette seconde chance, Azankpo n’a plus jamais retrouvé sa forme d’antan. Le Béninois, jadis talentueux, peine à se stabiliser et enchaîne des piges en National, Ligue 2, en League 2 Anglaise et aujourd’hui, dans le modeste championnat roumain.